Alors on va faire court.

Enfant, j'étais jolie, aimée de tous, intelligente, avec des parents aimants qui ne me laissaient manquer de rien. J'étais heureuse.

Tout bascula à 15 ans, quand mes hormones ont commencé à se manifester. Mes parents m'annoncèrent que j'étais atteinte du syndrome de Klinefelter, que j'étais en fait un garçon. Moi, Min Sungli, la princesse de la famille, j’étais un garçon. Je me sentais trahie, souillée, j'avais l'impression d'être un monstre.

J'ai fugué. J'ai erré dans plusieurs petites villes jusqu'à arriver à séoul. Je n'avais pas d'argent, pas de logement, j'ai dû être confrontée au monde de la rue, à la prostitution. À cause de mon traumatisme, je ressentais un énorme besoin de plaire, de me convaincre que je n'étais pas monstrueuse et que les hommes comme les femmes pouvaient avoir envie de moi. J’en suis aussi venue  à côtoyer le monde de la drogue, des gangs, et j’en passe. J’ai fini par me faire une place dans ce monde, l’aimer,  m’y sentir bien. J’aimais prendre des risques, me mettre en danger.

Au bout de plus de trois ans, j'avais réussi à économiser assez pour me payer les opérations et les traitements pour devenir officiellement une femme. Au fil du temps je fini par abandonner la rue, trouver un appart et job plus noble, je suis maintenant hôtesse en parfumerie. Enfin, pas seulement. On pourrait penser que la prostitution m'aurait dégoutée, mais les cicatrices de mon traumatisme ne sont toujours pas refermées. Au contraire, mon besoin de reconnaissance est devenu de plus présent, au point de me rendre nymphomane. Coup d'un soir, escort girl, amante, tout est bon pour assouvir mes désirs sexuels et d'argent, car oui, c'est toujours mieux de soutirer un peu (voire beaucoup) d'argent à ses conquêtes non?