Rodin avait dit que  "dans l'art, il n'y a pas d’immoralité. L'art est toujours sacré. " On peut trouver dans cette citation une explication à l'indécence et la dépravation qui semblent gouverner la vie de Daeryong. Mère ballerine, père historien mais aussi peintre à ses heures perdues, l'art fut la première chose qu'il vit et vécut à sa naissance à Tcheliabinsk, sous le nom de Mikhail. Il grandit dans l'excentricité, entouré par le génie créatif de ses parents qui l'aura inspiré depuis son plus jeune âge. En effet, très  vite, il se trouve une passion pour les mêmes choses que ses géniteurs, plus particulièrement sa mère dont il aura assisté à tous les spectacles et qui l'aura même inscrit à des cours de ballet à l'âge de cinq ans, suite à sa demande. Lorsque celle-ci prit sa "retraite" du monde de la danse alors qu'il était âgé de treize ans, il se mit à prendre les cours de ballet beaucoup plus au sérieux et décida de suivre la même voie qu'elle dès qu'il serait en âge de devenir un professionnel.

Mikhail nourrit donc l'ambition de devenir un vrai danseur de ballet avec persévérance, restant toujours aussi déterminé au fil des années. Ce n'était pas qu'un rêve d'enfance ; c'était ce qu'il voulait vraiment, et il ne comptait pas se contenter de moins que cela.
Mais il arrive que la vie nous foute un bon coup de pied à la gueule, et à ce moment, Mikhail aurait préféré qu'elle l'achève tout simplement au lieu de le laisser souffrir. La rotule pétée ne lui avait pas fait autant de mal que le fait de se dire qu'il aurait besoin d'années de rééducation et qu'il pouvait faire une croix sur son rêve. S'il y avait bien une chose qu'il refusait qu'on lui ôte, c'était ce désir de suivre les pas de sa mère, mais son rêve se retrouvait soudainement confisqué, et il ne savait pas quoi faire.

Devant cette injustice et ce manque d'envie de faire quoi que ce soit d'autre que du ballet, Mikhail finit par sombrer dans la dépression. Ses parents décidèrent de déménager en Corée du Sud, son deuxième pays, espérant que le changement d'air aiderait à "curer" sa dépression, mais rien n'y fit ; Mikhail devint Daeryong mais seul son nom avait changé, les troubles restaient les mêmes. Vers la fin de son adolescence, il commença à sombrer dans la nymphomanie sans que son état mental ne s'améliore, poursuivit ses études un peu malgré lui et se spécialisa dans l'anthropologie comme ça, au pif, parce que c'était cool et parce que papa était historien alors il n'aurait pas trop à se casser le cul avec.
Se battant avec sa dépression dont il sortait petit à petit mais pas complètement, Daeryong entra dans l'âge adulte et devint anthropologue, occasionnellement professeur quand on le lui demandait. Jusque là, il n'estimait toujours pas sa vie être des plus belles ; on peut dire sans hésitation qu'il n'était aucunement satisfait de la vie qu'il menait. Jusqu'au jour où il découvrit un cabaret en recherche de danseurs, et qu'il fut pris après avoir passé l'audition pour le fun. C'est clair, ça n'avait rien à voir avec le ballet, mais le burlesque restait un domaine très captivant pour le jeune homme, qui n'avait pas hésité à dire oui à son tour et enfiler plumes, paillettes et porte-jarretelles dès qu'on le lui demandait. Sa rotule avait beau lui avoir ruiné la vie, elle n'allait pas l'empêcher de se déhancher sur une scène de cabaret, surtout que c'est la seule chose qui redonne un peu de joie à sa vie et l'aide doucement à sortir du ravin qu'est la dépression. Daeryong refuse d'abandonner sa passion une nouvelle fois -même si, au cas où ça se saurait, sa réputation risque d'en pâtir.