« Jeon Mee Joo, tu es une princesse, ne l’oublie pas, c’est ton père qui te le dis. »
Oui merci papa mais en attendant c’est moi le vilain petit canard à l’école, tout le monde se moque de moi et ma peau trop foncée… Dis papa, pourquoi ma peau est foncée alors que la vôtre est blanche et belle à maman et toi. Je suis jalouse voilà, moi aussi je veux la peau blanche… Comme quoi les occupations des enfants sont bien innocentes. Et nous sommes bien bête aussi de nous jeter la pierre comme ça, la méchanceté vient donc de la prime enfance chez certains. Du moins c’est grâce à ça que je me suis forgée un caractère même si je suis devenue assez susceptible et orgueilleuse je l’avoue. Tout en restant timide et discrète parce que je ne voulais pas me faire embêtée et encore chahutée par les autres enfants même si je ne les évitais pas tout le temps, j’arrivais quand même à avoir un peu de repos, du répit dans ces longues journées d’école.

« J’en ai marre de vos critiques, foutez-moi la paix. »
Puis le jour de la rébellion sonna comme un glas assez grave, j’ai grandi et donc je me suis dite que je n’allais plus me laisser faire comme ça, c’était trop facile. Je me souviens avoir crié sur une fille puis sur un garçon alors que je me faisais encore traitée de mocheté mais tant pis, dans ma tête je me suis jurée que je serais bien plus belle qu’elle et que je m’en donnerais les moyens. Les débuts de l’adolescence, de la révolte et voilà ce qui m’a fait ouvrir les yeux. Je me suis encore plus donnée dans le sport, j’en pratiquais depuis petite mais là du coup j’ai voulu me concentrer encore plus pour devenir forte et jolie, j’ai fait tout plein d’efforts.

« Voilà, papa, maman, aujourd’hui je suis heureuse de celle que je suis. »
J’ai bien grandi et je suis contente de mon évolution, mes études ne se passent pas mal même si je sais que je ne serais jamais PDG d’une grande entreprise ce n’est pas grave car je n’ai jamais eu ce genre d’aspirations. Mais je sais que je serais heureuse et que je construirais bien ma vie, je le sens, je suis confiante. Depuis tous les changements dans ma vie, je me sens bien… Comment dire, malgré mes différences, j’ai commencé à attirer et à plaire, du coup j’ai été piqué d’un orgueil encore plus grand mais j’ai su prouvé que je pouvais être moi et de vilain petit canard passé à un cygne. Même si je dois l’avouer, je passe toujours des heures devant le miroir pour me trouver belle car je me trouve toujours plus moche que les autres. Mais dans tous les cas, je suis physiquement pas mal et tant que je me plais, je peux plaire aux autres, n’est-ce pas là l’essentiel ?

« Et toutes mes relations ne se sont pas bien terminées. »
Je n’en ai eu que peu de sérieuses, puis-je seulement considérer qu’elles le fussent un jour ? Non je ne pense pas, ne jamais atteindre une année c’est quand même grave alors que j’ai aujourd’hui vingt-trois ans quand même. Aujourd’hui je ne vis plus avec mes parents, j’ai décidé d’habiter seule dans un petit appartement, indépendance quand tu nous tiens. Je reste quand même proche d’eux tout en mettant les barre sur les T pour ne pas qu’ils soient trop en mode couveuse avec moi, je suis assez mature et forte pour m’assumer seule et je me battrais comme je l’ai toujours fait en quelques sortes.