premier janvier mille neuf cent quatre vingt douze.
1 - 01 -92.
deux nombres parfaitement parfaits.
ton père aurait adoré que tu sois née un an avant.
et que tu sois un garçon.
avec un truc pendant entre les jambes, ouais ouais.
ta mère est une pute. une vraie pute. mais une pute assez intelligente pour arriver à ensorceler un vulgaire dealer, puis un sous fifre, puis un des rois de la nuit.
ton père, c'est un gosse de riche. un gosse qui avait tellement les jetons qu'il touchait pas aux armes à feux.
dire que maintenant, il fait partie de ces têtes affichées partout, de ces petits bars de bas étage, jusqu'au commissariat national.
t'aurais aimé être née dans une autre famille , plus normale, plus honnête, plus... heureuse.
ou t'aurais aimé ne jamais pointer le bout de ton nez hors du ventre de ta "mère".
t'étais jeune. plus haute que trois pommes , tu étais malgré tout  extrêmement douée au maniement d'armes. respect.
t'étais - il fallait l'avouer - douée pour tout. ton q.i était plutôt élevé comparé aux autres gamins de ton âge.
t'arrivais à jongler avec brio entre ta vie publique et le...véritable monstre que ton père façonnait à sa façon à travers les sourires qu'il arborait devant toi.
" c'est bien, continue comme ça ma fille" qu'il répétait. qu'il disait.
et toi,comme une pauvre petite sotte hypnotisée par son regard, hochait la tête et obéissait à tous ses ordres.
"tu seras respectée, adulée, aimée.tu verras, ma fille."
tu verras... tu verras ... il avait réussi à faire naître en toi cette âme désireuse. désireuse de tout.
le temps passait, et cette soif d'envie, de pouvoir.
à seize ans, t'arrivais facilement à battre à toi seule une vingtaine d'hommes.
tu traînais tard dans les quartiers les plus méprisés de tokyo,tu cherchais la bagarre. une prostituée. puis un mec. puis d'autres. puis une dizaine. puis personne n'a plus jamais voulu t'approcher.ton regard les effrayait. sanglant. avide de pouvoir et de victoire. aussi assoiffée de sang qu'un vampire.
tu créais beaucoup trop de problèmes à la branche de ton père, lui qui était connu pour ses techniques pseudo-diplomatiques.
et qu'est ce qu'il s'est passé?
ta mère, ta tendre mère, celle qui t'avait bercée de mensonges durant ces seize années. celle que tu croyais pure et douce.
c'est elle qui avait réussi à convaincre ton père de te renvoyer en corée
la corée, le pays dont tu ne connaissais absolument rien malgré le fait que du sang du matin calme coule dans tes veines sans la moindre souillure.
mais ton cerveau et ton cœur était bien trop attachés à cette capitale et à ce pays que tu aimais plus que tout.
" tu es ma seule héritière, ma chère ha neul, ma tendre ha neul. tu ferais bien ce plaisir à ton vieux père, non?" et le revoilà, ce sourire. le seul et unique sourire qui calmait le tyran qui sommeille en toi. tu ne pouvais absolument rien faire. même si tu savais très bien que tout n'était que mensonges.
six ans sont passés tellement vite. six années et ton état n'avait qu'empiré. tu pensais que séoul, les affaires, ça allait te divertir, que t'arriverais à tyranniser le monde souterrain coréen. en grandissant, le sexe, la drogue et l'alcool se sont imposés dans ta vie quotidienne.
vingt deux ans, c'est jeune. et toi, t'amoches, tu souilles l'honneur de ta famille, tu te sers de ça contre le monde, tu utilises les milliards que tu gagnes illégalement et les dépenses sans compter. tu profites de ta jeunesse, de ton intelligence, de ton tout pour faire du mal aux autres.
si seulement on prenait conscience de la grosse catin qu'on a modelé.